Pavillon d’argent poursuit une réflexion sur les significations universelles de la vie et de la mort au travers de la double référence à la culture japonaise et européenne. Cette réflexion m’a conduite à travailler avec l’autoportrait et l’image spéculaire.


J’ai conçu, à partir de la photographie d’un cerisier en fleurs et de la photographie d’un crâne humain, un volume en miroir et en verre formant une table basse qui se présente comme un « bassin » flottant au centre du Pavillon d’argent. Dans ce bassin (120 x 120 cm), intitulé Ohanami (la « Fête des cerisiers » en japonais), l’image des cerisiers qui refleurissent à l’infini se reflète dans le miroir où se dessine le symbole universel de l’impermanence des choses.

Aux murs, les images de cerisiers (Sakura) sérigraphiées sur miroir alternent avec une série d’autoportraits sérigraphiés sur miroir (120 x 120 cm). Sur ces miroirs intitulés « Who are you ? », le visage du visiteur se reflète à côté d’un visage étranger (le mien) reproduit à échelle réelle.


L’espace environnant se trouve encore reflété dans des carrés de plexiglas monochromes. Il s’agit d’une série d’autoportraits photographiques blancs, noirs ou rouges, collés sous plexiglas (120 x 120 cm). Ces photographies monochromes qui se présentent comme des miroirs de couleur renforcent le principe de spécularité dont se commande l’ensemble de l’installation.


Enfin, le spectateur verra également son image mêlée à l’image quasi immatérielle d’une Vanité (Buée. Autoportrait, sérigraphie sur miroir, 120 x 120 cm) ponctuant cet environnement qui s’immatérialise dans la transparence et la lumière.

Kimiko Yoshida,
Interieur 04. Biennale pour la créativité dans l’habitat
Kortrijk, Belgium, October 15-24, 2004